🌿 Armoise commune ,Artemisia vulgaris

🌿 Armoise commune ,Artemisia vulgaris ,Armoise citronnelle ,est une espèce de plantes herbacées vivaces de la famille des Astéracées ou Composées (Asteraceae). Commune dans les régions tempérées, parfois cultivée comme ornementale, appréciée pour son feuillage découpé. Certaines de ses propriétés médicinales sont connues depuis l'Antiquité ; elles ont connu un regain d'intérêt scientifique et de popularité, en raison de nouvelles propriétés découvertes dans les années 1990-2020.L'Armoise (Artemisia vulgaris) est une aromatique et une plante comestible dont on a fait divers usages culinaires, par exemple :
  • pour attendrir les volailles dont la chair était trop coriace et pour en parfumer la chair ;
  • aromatiser des gâteaux sucrés ou salés. Ainsi, au Japon, elle entre dans la composition de certains daifuku, des pâtisseries à base de riz gluant, type de pâtisserie aussi retrouvées en Chine (caobing) ; c'est l'une des herbes aromatiques de la cuisine vietnamienne ;
  • comme ingrédient de salades ou dans des apéritifs ; ses jeunes pousses (ou jeunes feuilles) sont en effet tendres et sucrées) ;
  • aromatiser et amériser la bière ; c'est notamment l'un des ingrédient du gruit (mélange ancestral de plantes aromatisant la cervoise et la bière avant la généralisation de l'usage du houblon ) ;
  • farcir la dinde ;
  • en Chine, les tiges croquantes des jeunes pousses dites luhao (chinois : 芦蒿 ; pinyin : lúhāo), sont un légume de saison souvent utilisé dans les sautés.
Attention, l'Armoise commune (Artemisia vulgaris) est souvent toxicologiquement considérée comme « analogue » de l'Absinthe (Artemisia absinthum). Comme cette dernière, elle contient de la thuyone qui présente - à forte dose - un caractère toxique (au-delà de 3 mg par jour, cette molécule peut provoquer des vomissements, des diarrhées, des vertiges voire des convulsions) Ces effets sont peut être compensés par d'autres molécules aux vertus « antispasmodiques, antidiarrhéiques, bronchodilatatrices et trachéo-relaxantes » mais une absorption fréquente par voie orale doit être précédée d'une consultation médicale.Cette armoise est reconnue depuis longtemps comme plante médicinale en Europe, en Asie occidentale et en Amérique du Nord. Bien que botaniquement proche de l'absinthe (qui était décrite dans l'Europe médiévale comme « le maître le plus important contre tous les épuisements »), elle a des propriétés légèrement différentes. Elle était par exemple utilisée en phytothérapie coréenne pour éliminer la « chaleur humide » et traiter l'utérite et la jaunisse.La phytothérapie lui reconnait aujourd'hui plusieurs propriétés :
  • Tonique et stimulant de l'appareil digestif (stomachique) : l'armoise comme de nombreuses plantes amères stimule la sécrétion du suc gastrique (utilisé en cas de perte d'appétit) ;
  • protecteur du foie (effet hépatoprotecteur démontré pour un extrait par solution eau-méthanol)
  • soulagement des flatulences et des sensations de distension.
  • agent antibactérien (Elle a été utilisée contre les infections urinaires ) ;
  • agent antifongique. La plante est naturellement résistante aux champignons et ses huiles essentielles ont été confirmées comme puissemment inhibitrices antifongiques à très large spectre (efficacement testées contre 11 champignons de végétaux et comparées à celle d'un réactif antifongique commercial, le bénomyl). C'est la teneur de la plante en camphre pur et en 1,8-cinéole qui semble responsable de cet effet, mais pas uniquement car utilisés pures ces deux molécules ne se montrent actives que contre quelque espèces de champignons ;
  • agent antioxydant. In vitro, selon Kordali et al. (2005), toutes les huiles essentielles étudiées ont montré une activité antioxydante, mais pas le camphre ni le 1,8-cinéole seuls ;
  • emménagogue (traite la dysménorrhée) ; en infusion dans l'usage traditionnel, elle régularise le cycle des menstruations à la ménopause. Ceci fait évoquer une activité œstrogénique de la plante. Elle a été confirmée en 1998 par l'étude de ses flavonoïdes. On a trouvé 20 flavonoïdes dans cette espèce, dont principalement l'ériodityol et la lutéoline, mais aussi : tricine, jacéosidine, eupafoline, chrysoériol, diosmétine, homoériodictyol, isorhamnetine, apigenine, ériodictyol, lutéoline 7-glucoside, kaempférol 3-glucoside, kaempférol 3-glucoferruside, glucoside 3-quercétine 3-glucoside, quercétine 3-galactoside, quercitrine, rutine et vitexine. L'activité oestrogénique de tous ces flavonoïdes a été évaluée : deux d'entre eux (ériodictyol et apigénine) donnent effectivement à la plante une activité œstrogénique ;
  • fébrifuge ;
  • antispasmodique et bronchodilatateur (effets démontré d'inhibition des contractions spontanées du jéjunum chez l'animal de laboratoire, avec une relaxation dose-dépendante (0,03-10 mg/mL). Cet extrait diminue les contractions induites par le carbachol (CCh, 1 M) et le K+ (80 mM) d'une manière comparable à la dicyclomine. Ces effets ont été reliés à « une combinaison de mécanismes anticholinergiques et antagonistes du Ca2+ » ;
  • antiépileptique, probablement lié à ses effets antispasmodique ;
  • anti-inflammatoire, l'Armoise était traditionnellement utilisée comme tel aux Philippines, et cette propriété a récemment été confirmée par la Recherche médicale, qui a mis en évidence un principe actif contenu dans la feuille (testé sur des échantillons de plantes poussant au Népal) ; Un extrait de feuille par l'eau distillée et du chloroforme contient deux lactones sesquiterpéniques et un nouveau composé aromatique. Selon Lee et al. (2004) les flavonoïdes de la plante sont connus pour avoir des activités anti-inflammatoires ;
  • anti-hypertenseur : Chez le rat Sprague-Dawley mâles, ces composés ont été très efficace pour inverser l'action hypertensive induite par la noradrénaline (actions anti-hypertensives) sans effets secondaires significatifs sur l'hémodynamique cardiovasculaire dans des conditions basales.
  • Insectifuge : la plante contient aussi plus d'une quinzaine de molécules insectifuges (monoterpénoïdes…) pouvant être libérées dans l'air par combustion de la plante. L'huile essentielle issue d'une distillation à la vapeur de plantes entières séchées et pulvérisées a aussi des propriétés répulsives contre les moustiques, propriétés testée contre le moustique de la fièvre jaune Aedes aegypti L. Parmi les plus de 15 composés répulsifs identifiés, le terpinène-4-ol était le plus actif, se montrant lors des tests aussi efficace que le phtalate de diméthyle. La fumigation d'Armoise a également été efficacement testée contre le déprédateur Tribolium castaneum (Tenebrionidae) Repellent and fumigant activity of essential oil from Artemisia vulgaris to Tribolium castaneum (Herbst)(Coleoptera: Tenebrionidae) ;
  • antidiarrhéique et soulageant les coliques abdominales (effet protecteur démontré sur l'animal de laboratoire contre des diarrhées induites par l'huile de ricin, lié à « une combinaison de mécanismes anticholinergiques et antagonistes du Ca2+ ».
Mise dans les chaussures, cette plante aurait comme vertu de diminuer la fatigue pendant la marche.En médecine chinoise, on l'utilise pour faire des moxas : bâtonnets d'armoise séchée que l'on fait brûler à proximité des points des méridiens pour les chauffer. Ce principe est utilisé en moxibustion et est une alternative à l'acupuncture et l'acupression.